vendredi 11 septembre 2009

Le master de Conservation Préventive au musée d'Uzès


Pendant trois jours, fin mars, le musée a accueilli les 14 étudiants de la promotion 2009 du Master en Conservation Préventive de l’université Paris I -Sorbonne, sous la houlette de leur professeur M. Denis Guillemard.


La conservation préventive est une notion assez récente dans le monde du patrimoine. Apparue depuis les années 1980, elle repose sur l’idée fort simple qu’il vaut mieux prévenir que guérir, et donc empêcher le patrimoine de se dégrader avant d’en arriver à des opérations de restauration délicates, coûteuses, et pas toujours suffisantes pour redonner tout leur lustre aux œuvres. Cela passe par le contrôle des facteurs de dégradation, liés aux interventions humaines (souvent plus par maladresse ou par négligence que par volonté de nuire), et aux conditions environnementales : température, humidité ambiante, lumière, etc.

La conservation préventive est une démarche de bon sens qui doit permettre d’éviter de grandes catastrophes mais aussi le danger plus insidieux d’une dégradation lente, à petit feu, du patrimoine que nous souhaitons transmettre, dans le meilleur état possible, aux générations futures.


L’université Paris-I a mis en place depuis plusieurs années une formation bac + 5 de grande qualité sur la conservation préventive. Les étudiants sont généralement déjà des professionnels en exercice dans les musées et services patrimoniaux, en France et à l’étranger. Cette année la promotion comportait des étudiants venus d’Algérie, d’Italie, du Liban et du Portugal.


L’objectif du stage était de faire le point sur l’état de conservation des collections, et de réfléchir aux besoins du musée à court terme (aménagement de la réserve, projet d’installation de la collection Besson dans les salles du 1er étage) et à plus long terme, dans la perspective d’une rénovation de tout le bâtiment de l’ancien Evêché.


L’état des collections a été évalué comme assez satisfaisant : moins de 5% des objets présentent des dégradations les mettant en péril immédiat. Ce bon chiffre tient aux efforts déployés jusqu’ici par les conservateurs successifs dans des conditions parfois précaires. Il ne doit toutefois pas faire oublier les menaces à long terme liées aux problèmes pointés par les étudiants.
En premier lieu les espaces du musée sont insuffisants (l’entassement multiplie les risques de dégradations et rend plus difficile l’accès aux œuvres) ; les locaux sont vétustes, mal aménagés et peu fonctionnels (pas d’ascenseur, réserve en état d’insalubrité). Le risque d’incendie est préoccupant. Enfin les conditions climatiques sont peu favorables : lumière trop intense, air très sec et sujet à de grands écarts de température et d’humidité relative (ce qui est néfaste pour les œuvres), par manque d’isolation.


Les rapports des stagiaires proposent des pistes de travail intéressantes, dont la municipalité pourra utilement s’inspirer afin de résoudre ces points faibles.

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